Cabinet d’Expertise-Comptable et de Commissariat aux Comptes

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Rencontre avec Sadia Robein, Augenblick – Festival du cinéma germanophone.

Être proche de nos clients, pour le cabinet Gestion & Stratégies – Auditoria ça veut réellement dire quelque chose. C’est pourquoi, nous vous laissons régulièrement la parole. Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de Sadia Robein, Déléguée générale et artistique, Augenblick – Festival du cinéma germanophone.

Gestion & Stratégies – Auditoria : Augenblick fête ses 20 ans. Quel visage va prendre cet anniversaire ?

Sadia Robein : Cette année, nous avons le plaisir de proposer encore plus de films, d’invités et de rencontres. Nous enrichissons les projections avec des événements variés, comme des concerts, pour créer une expérience riche et diversifiée. Le festival évolue avec un élan naturel de curiosité qui nous relie à des publics très différents. Cette 20ème édition est particulièrement dense, avec une programmation toujours germanophone, l’ADN du festival, mais en proposant des thèmes actuels et engagés qui résonnent auprès de tous.tes. En 20 ans, Augenblick est devenu une institution et cette édition en est une nouvelle preuve.

G&S-A : La prochaine édition, le festival donne la parole à une pluralité de regards. Comment choisissez-vous les thématiques portées ?

SR : Nous sommes guidé.es par l’actualité, avec une volonté depuis quatre ans, de créer des ponts thématiques. Nous aimons aussi mettre en avant des symboles forts. Cette année, c’est Marlene Dietrich pour sa personnalité de battante qui est la tête d’affiche. À travers elle, nous rappelons que le cinéma est un espace de débats et de tolérance. Sa figure est aussi reliée à l’actualité cinématographique, avec le focus qui lui a été consacré au festival Il Cinema Ritrovato à Bologne.

En résonance avec la façon dont les minorités se détachent des représentations dominantes, nous proposons une carte blanche au philosophe Didier Eribon. Le cinéma vient ici illustrer sa réflexion, ouvrant la voie à une discussion large sur les enjeux de notre société.

Nous avons aussi imaginé, avec le collectif 50/50, un apéro-conférence le 20 novembre au cinéma Cosmos pour échanger avec l’association suisse les sans pagEs. Elle œuvre à rendre plus visibles les femmes réalisatrices sur Wikipédia. Aujourd’hui, seulement 20 % d’entre elles ont une biographie disponible en ligne.

En lien avec la carte blanche de Didier Eribon, nous aborderons également les luttes des minorités sexuelles et de genre à travers quatre films, dont trois documentaires. L’un d’eux met en lumière la vie des homosexuels et des lesbiennes en Allemagne de l’Est.

G&S -A : Comment a évolué le festival au fil des dernières années ?

SR : Augenblick a toujours mis l’accent sur les actions pédagogiques et les formations, cela reste d’actualité. Toutefois aujourd’hui, notre programmation itinérante s’étend sur un périmètre géographique élargi, incluant désormais Nancy et Metz, ce qui nous permet d’attirer un public plus varié. Entre 2022 et 2023, cette ouverture nous a permis d’augmenter la fréquentation du festival de 14 %.

Ce succès repose aussi sur des stratégies de communication efficaces et sur notre volonté de rendre chaque édition plus événementielle. Par exemple, citons les afters Augenblick : trois concerts à La Graffeteria, avec Bobby Would, Voodoo Jürgens, et Iyas Al Shouli, apportant une touche encore plus festive à la programmation.

G&S-A : En tant qu’association et organisatrice de festival, quels sont les défis actuels que vous devez relever ?

SR : L’un de nos plus grands défis est de développer davantage de partenariats. Avec seulement deux salarié·es à l’année, cela reste un exercice complexe. Pour y parvenir, nous devons consolider une véritable équipe. Il y a 20 ans, Augenblick était avant tout une programmation destinée aux scolaires. Aujourd’hui, c’est devenu un festival à part entière, avec des contraintes spécifiques, notamment sur le plan technique. Pour continuer à évoluer, il nous faut intégrer de nouvelles compétences et organiser notre fonctionnement de manière plus décentralisée.

Cet enjeu est devant nous. Pour la seule compétition de longs métrages, par exemple, nous avons visionné une centaine de films venus d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse, pour en retenir six. Et ce n’est pas tout : pour la troisième année consécutive, nous organisons une journée d’étude de cas, rassemblant jeunes producteurs, étudiants, diplômés et professionnels. Notre activité ne cesse de croître, c’est indéniable !

G&S-A : Si vous deviez faire part d’un seul coup de cœur, lequel serait-il ?

SR : Je recommande vivement de découvrir la trilogie Welcome in Vienna d’Axel Corti. C’est une saga magnifique sur la migration juive des années 30 qui retrace le parcours de l’arrivée à New York en 1940 jusqu’au retour, imprégné de nostalgie pour ce qui a été perdu. Un thème qui résonne encore beaucoup aujourd’hui. Cette trilogie n’a jamais été projetée dans son intégralité : seule la première partie a été présentée en 2007. Les trois films peuvent être appréciés séparément ou comme un tout, offrant ainsi aux spectateurs la liberté de les découvrir comme ils.elles le souhaitent.

Le festival du cinéma germanophone est porté par l’association Récit. Lien vers le festival : https://festival-augenblick.fr/

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