Être proche de nos clients, pour le cabinet Gestion & Stratégies – Auditoria ça veut réellement dire quelque chose. C’est pourquoi, nous vous laissons régulièrement la parole. Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de Daniel Cohen, Directeur artistique du Festival européen du film fantastique de Strasbourg.
Gestion & Stratégies – Auditoria : Vous êtes l’un des fondateurs et le Directeur Artistique du Festival européen du film fantastique de Strasbourg. Le FEFFS se tient du 20 au 29 septembre et plus que l’événement de rentrée, c’est l’événement qui sort Strasbourg de sa torpeur estivale grâce à vos invités d’honneur. Pouvez-vous nous parler de votre invité cette année ?
Daniel Cohen : Pour la 17ème édition du FEFFS, nous sommes ravis d’accueillir à Strasbourg le réalisateur américain John Mc Tiernan. Il est une référence du cinéma d’action et d’anticipation, à qui l’on doit Predator et la saga Die Hard. En tant que réalisateur indépendant, il a souvent décloisonné les genres, pour faire bouger les normes hollywoodiennes établies. L’ensemble de ses films (A la poursuite d’octobre rouge, Thomas Crown, Le 13ème guerrier, Rollerball…) constitue un exemple de succès public mais aussi critique. Le FEFFS remettra un prix honorifique à John Mc Tiernan saluant ainsi sa carrière et aussi sa grande générosité. Pendant le temps du festival, il donnera une masterclass le dimanche 22 septembre. Il présentera Die Hard lors d’une projection en plein air place du château le mardi 24 septembre. Le recevoir est donc plus qu’un moment de cinéma, c’est un moment de transmission.
G&S-A : Le Festival européen du film fantastique de Strasbourg est un événement qui a toujours été très libre : par la diversité de sa programmation, dans son ouverture aux autres médias et sa volonté d’ouvrir le genre à toutes et tous. Comment cette liberté de ton se traduira cette année ?
Daniel Cohen : La liberté est une qualité intrinsèque des films que nous présentons car ils portent en eux la signature d’un cinéma hors des clous, c’est-à-dire hors du système. Par définition, le film dit fantastique est un acte de création subversif et libre. Ce caractère s’affirme à chaque édition du FEFFS qui depuis longtemps sort du cadre de la salle de cinéma pour aller explorer le plein air et le ciné-concert, proposer des ateliers ou encore des DJ sets. Cette année, le festival proposera en écho à Strasbourg, capitale mondiale du livre une version restaurée de Judex, un film de Louis Feuillade qui est également le réalisateur du film Les Vampires. Il y aura également une visibilité donnée aux jeux vidéo, à la réalité virtuelle avec une soirée jeux vidéo en streaming. Une expérience collective à vivre au Cosmos.
G&S -A : Le cinéma fantastique connaît aujourd’hui une grande diversité de productions à travers le monde. Comment percevez-vous l’évolution du genre ces dernières années ?
Daniel Cohen : Face à la profusion actuelle, le rôle du FEFFS est d’accompagner les œuvres indépendantes. Elles constituent 98% de la programmation. Donner de la visibilité à ces créations, c’est permettre la découverte d’un large panel de films à partir de l’appellation « film fantastique ». Le FEFFS s’adresse aux fans de genre qu’ils apprécient les films d’horreur, de science-fiction, d’action ou les comédies noires. Notre intérêt va aussi bien au-delà. Avec l’envie de programmer des films de notre patrimoine comme du cinéma qui utilise de nouvelles formes d’images. Le festival fait aussi la part belle aux documentaires et à l’histoire du genre, avec cette année une projection de Massacre à la tronçonneuse. Le film de Tobe Hooper fête ses 50 ans. Nous célébrerons également les 60 ans de Docteur Folamour de Stanley Kubrick et c’est avec beaucoup de fierté que nous accueillerons en tant que membre du jury du festival, la fille du réalisateur.
Toujours désireux d’accueillir un public de curieux, la 17ème édition du FEFFS sera marquée par la mise à l’honneur du cinéma d’exploitation australien et de la Nouvelle Vague australienne dont la saga iconique Mad Max. A découvrir également La Randonnée un film signé par Nicolas Roeg.
G&S-A : En matière de création et de portage d’événements cinématographiques, quels sont les défis auxquels vous devez répondre aujourd’hui ?
Daniel Cohen : Le FEFFS, c’est 123 films et 150 bénévoles pour 10 jours de festival. Il est certain que les défis sont nombreux. Notre équipe de 3 permanents n’échappe pas aux préoccupations actuelles. C’est pourquoi nous avons nommé une référente RSE car en matière de défis l’éco-responsabilité est un enjeu de taille auquel nous portons une attention toute particulière. Au-delà de notre responsabilité environnementale, nous sommes conscients de notre devoir d’exemplarité en matière de mixité, sociale ou de genre. C’est ainsi que nous constituons des jurys à parité et que nous sommes fiers de recevoir au FEFFS de grandes réalisatrices comme Agnès Merlet ou Julia Ducournau. Pour poursuivre dans cette voie de l’engagement, nous avons adhéré au Collectif 50/50 qui promeut la mixité et la diversité dans le cinéma. Ce dernier rappelons-le étant à l’origine du mouvement MeToo.
G&S-A : Pour finir, quel est votre premier souvenir avec le cinéma fantastique ?
Daniel Cohen : J’ai un souvenir très marquant d’avoir vu une rediffusion du film Alien de Ridley Scott dans un cinéma de Provence. Un vrai choc esthétique dans un contexte de vacances que je passais en famille. Par la suite, mon addiction a été nourrie par des locations en grand nombre de VHS. C’est comme ça que j’ai découvert les grands classiques du genre que sont L’exorciste ou Massacre à la tronçonneuse. J’ai aussi un souvenir très présent de Zombie de George Romero.
Le Festival européen du film fantastique est porté par l’association Les Films du Spectre.
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