La troisième édition du baromètre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) de 2024, réalisée par Vendredi et Kantar en collaboration avec 11 autres partenaires, a récemment été publiée. Ce baromètre a été élaboré grâce à la participation de 940 entreprises à leurs questionnaires sur les tendances RSE, à différentes échelles : TPE, PME, ETI et GE. Le rapport montre un résultat positif, démontrant que la RSE s’impose de plus en plus au sein des entreprises et est devenue une nécessité incontestable. Une part significative de cette accélération est due à la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Cette réglementation obligatoire, lancée par la Commission européenne, vise à mesurer la performance d’une entreprise dans la maîtrise de ses impacts et à identifier les risques qu’elle fait peser sur l’Homme et son environnement. La CSRD fait partie des leviers principaux du développement de la RSE au sein des groupes.
La gouvernance et le budget accordé à la RSE au sein des TPE et PME :
La gouvernance RSE au sein des entreprises est souvent autonome (31%) ou dirigée par la direction générale (29%). Le reste du temps, cela varie et peut être mené par le pôle RH, la communication, le marketing, le CSE ou d’autres départements. Dans le cas des TPE, la RSE est rattachée à la direction dans 48% des cas.
Le nombre de personnel dédié à la RSE varie également d’une entreprise à l’autre. Selon le baromètre, plus de 50% des TPE n’ont pas d’équipe dédiée et 41% n’ont que 1 à 2 personnes.À l’inverse, 62% des PME ont 1 à 2 personnes pour la RSE et 23% n’ont pas d’équipe dédiée.
La RSE est représentée à 84% dans le comité exécutif (COMEX) des TPE et à 68% dans celui des PME. La représentation de la RSE au COMEX est un véritable levier stratégique, car elle permet de bénéficier de plus de soutien de la part des membres, d’obtenir plus de budget et d’impliquer davantage de salariés.
Concernant le budget accordé à la RSE en relation avec la gouvernance, 63% des TPE disposent d’un budget dédié à la RSE, contre 72% des PME. Ce budget varie d’une entreprise à l’autre. En général, 56% des TPE accordent un budget entre 1 et 5 000 €, tandis que 55% des PME accordent un budget entre 1 et 20 000 €. De plus, lorsque la RSE est rattachée au COMEX, le budget qui lui est dédié est plus important.
Au sein des TPE et PME, les indicateurs d’impact RSE sont intégrés aux indicateurs clés de performances (KPIs) à hauteur de 58%. Intégrer les indicateurs d’impact aux performances permet de mobiliser plus de financements et d’impliquer davantage le COMEX dans la RSE.
Parmi les TPE et PME questionnées, 24% des TPE possèdent au minimum un label, une certification ou une notation. Ces chiffres s’élèvent à 34% chez PME.
Quelle place pour les parties prenantes internes et externes impliquées dans la RSE dans les TPE et PME ?
On retrouve plusieurs parties prenantes internes impliquées dans les entreprises, parmi lesquelles figurent le COMEX / comité de direction, la communication / marketing et les RH. Les départements les plus indifférents, voire réfractaires au développement de la RSE, sont surtout le département de production, la finance / administration et les commerciales. Dans les TPE, le pourcentage de personnes favorables à la mise en place de la RSE est de 94%, contre 78% pour les PME. Ce pourcentage diminue avec la taille de l’entreprise.
L’implication des salariés au sein des entreprises leur permet d’accélérer la transition sociale. Dans une TPE, il est plus facile d’impliquer une majorité des salariés que dans une entreprise plus grande.
En ce qui concerne les parties prenantes externes, les plus proches de l’activité de l’entreprise sont les plus impliquées dans le développement de la RSE. On retrouve par exemple les financeurs, les investisseurs et actionnaires, ainsi que les consommateurs et clients, et les candidats à recruter. L’implication des financeurs s’explique par les réglementations en vigueur comme la SFDR, voire aujourd’hui la CSRD. Le grand public, l’État, les collectivités, ainsi que les associations et ONG sont les moins impliqués pour les TPE et PME
Voici les 3 parties prenantes internes et externes principales impliquées dans la mise en place de la RSE en entreprise :
Quelles sont les principaux freins et moteurs de mise en place de la RSE au sein des TPE et PME ?
La mise en place de la RSE au sein des entreprises est très souvent motivée par les obligations légales pour les grandes entreprises. Pour les TPE et PME sans obligations, les principaux moteurs sont les enjeux environnementaux et l’image de marque.
Parmi les entreprises qui ont répondu au questionnaire, les autres moteurs qui poussent à intégrer la politique RSE sont :
- La volonté de la direction,
- La fidélisation des salariés et la rétention des talents,
- La marque employeur et l’attractivité vis-à-vis des candidats,
- La compétitivité (diminution des coûts, réponse aux appels d’offres),
- Ainsi que les attentes des financeurs, actionnaires et investisseurs.
Cependant, plusieurs freins entraînent des difficultés à la mise en place de la RSE au sein des entreprises, tels que :
- Le manque de temps et d’équipe,
- Les difficultés à mesurer l’impact / le ROI (Retour sur investissement),
- Le manque de budget,
- La difficulté à animer la démarche sur le long terme,
- La difficulté d’impliquer le management intermédiaire,
- La difficulté à sensibiliser et à impliquer les salariés,
- Le manque de connaissances des sujets
- Et la difficulté d’impliquer la direction.
Voici les 3 principaux moteurs et freins à la mise en place de la RSE en entreprise :
Quels sont les enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux mobilisé au sein des TPE et PME ?
En matière d’environnement, les TPE et PME mesurent leurs empreintes carbones, bien que ce ne soit pas obligatoire pour elles. En effet, 44% des TPE et 15% des PME mesurent l’intégralité de leurs émissions directes et indirectes (scopes 1, 2 et 3). Les enjeux sociaux sont également prioritaires, avec une attention particulière à l’égalité professionnelle. Bien que 76% des TPE n’aient pas encore mesuré leur index des égalités professionnelles, 24% l’ont déjà fait. Les actions sociétales sont mobilisées : 67% des TPE et 74% des PME mettent en place des actions solidaires ou philanthropiques.
Quelle conclusion tirer du troisième baromètre RSE de Vendredi et Kantar ?
Sur les 112 TPE répondantes, la mise en place de la RSE est souvent organique et non structurée. Elles ont très peu voir pas de ressources dédiées. Cependant, les parties prenantes sont facilement mobilisées. Les entreprises répondent à l’urgence sociale et environnementale avec des actions RSE éparses, menées par la direction et les équipes.
Quant aux 454 PME répondantes, elles disposent de petites équipes dédiées et de budgets modestes pour la RSE. Leurs actions RSE sont ponctuelles et leur démarche est en cours de structuration. Elles rencontrent des difficultés à impliquer les parties prenantes internes et externes. Bien qu’elles ne soient pas contraintes, elles intègrent des démarches RSE, mais ces actions restent peu structurées.
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