Cabinet d’Expertise-Comptable et de Commissariat aux Comptes

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De l’intérêt de devenir Entreprise à mission en 2025.

De l’intérêt de devenir Entreprise à mission en 2025.

Le statut d’Entreprise à mission séduit de plus en plus d’acteurs économiques : en seulement trois ans, leur nombre a triplé, regroupant aujourd’hui plus de 2 000 entreprises et un million de salariés, dans tous les secteurs de l’économie. Ainsi, Bel dans l’agroalimentaire, Doctolib dans la santé, Raise dans la finance, Maif dans l’assurance ou encore Transdev dans la mobilité ont fait le choix de cette qualité. Ce modèle d’affaires renforce l’attractivité des entreprises, fidélise les talents et structure une stratégie durable et responsable. Les SAM sont aujourd’hui partout dans l’économie française

Concrètement, quels sont les bénéfices d’une telle démarche ? Quels impacts sur la gouvernance, la réputation et la pérennité de l’entreprise ? Gestion & Stratégies Auditoria donne la parole à Valérie Brisac, Directrice générale de la Communauté des Entreprises à Mission, qui accompagne le développement de ce modèle en France et son rayonnement européen.

Gestion & Stratégies Auditoria : Pourquoi une entreprise devrait-elle envisager de devenir Entreprise à mission en 2025 ?

Valérie Brisac : Il y a de nombreuses raisons pour devenir Entreprise à mission. Toutefois, je dirais que devenir Entreprise à mission, c’est avant tout une opportunité pour prendre de la hauteur de vue et sortir d’une logique trop court-termiste. Aujourd’hui, il est essentiel d’avoir une vision lucide des risques qui pèsent sur la pérennité de son activité et de s’y préparer. Devenir Entreprise à mission, c’est aussi anticiper les évolutions nécessaires. Ce modèle offre justement un cadre pour questionner ses acquis, consolider ses forces et donner une nouvelle dimension à sa proposition de valeur.

G&S A : Quels sont les bénéfices concrets pour une entreprise qui adopte ce modèle ?

VB : Le premier bénéfice, sans doute le plus immédiat, est l’alignement de la gouvernance sur la mission de l’entreprise. L’adoption de la qualité d’entreprise à mission devant être votée en Assemblée Générale, j’aime parler d’un véritable « rite de passage ». Une fois adoptée, une ligne claire est tracée : tout devient plus lisible tant en interne qu’en externe. Ensuite, la création du comité de mission est un atout important. Il apporte une réelle valeur ajoutée en posant un regard constructif sur les engagements de l’entreprise. Il joue un rôle clé en aidant à penser sur le long terme, là où la direction peut être accaparée par le quotidien. Il y a aussi un bénéfice fort en termes d’image. Devenir Entreprise à mission, c’est faire une promesse à la société et incarner un projet qui engage. Enfin, ce modèle ouvre de nouveaux champs d’exploration. Il permet d’anticiper les mutations de son marché ou d’explorer d’autres pistes ou encore de stimuler l’innovation. Par exemple, la Camif a développé récemment la location de meubles, qui n’était pas dans son offre originelle.

G&S A : Comment une entreprise peut-elle définir et formaliser sa mission ?

VB : Définir et formaliser une mission est un exercice qui demande de la réflexion, qui, pour être robuste, doit impliquer les parties prenantes de l’entreprise. Il peut être nécessaire de se faire accompagner pour cette première étape. Il y a trois niveaux de lecture à considérer. D’abord, une bonne mission doit protéger l’entreprise en préservant ses assets stratégiques et sa proposition de valeur. Ensuite, elle doit répondre à une problématique que l’entreprise s’engage à résoudre à travers son activité, en cohérence avec son secteur d’activité ou son territoire par exemple. Enfin, une mission bien définie doit être suffisamment inspirante pour dessiner un chemin vers une transformation du modèle d’affaires classique. Elle doit donner une direction tout en restant évolutive afin de s’adapter aux évolutions futures.

G&S A : Ce modèle offre-t-il des garanties sur la pérennité des valeurs de l’entreprise, notamment en cas de revente ou de changement d’actionnaires ?

VB : Il est important de rappeler que le statut d’Entreprise à mission repose sur une démarche volontaire, dont il est théoriquement possible de sortir. Pourtant, dans les faits, les cas de retour en arrière sont extrêmement rares. D’abord, parce que l’adoption de cette qualité ne dépend pas d’une seule personne : il est voté en Assemblée Générale, ce qui l’inscrit durablement dans l’ADN de l’entreprise. Dès lors, renoncer à cette mission ne serait pas anodin. Cela reviendrait à détruire de la valeur, à fragiliser l’image de l’entreprise et, potentiellement, à impacter sa valeur économique. Autrement dit, ce cadre crée un véritable engagement qui dépasse les seuls dirigeants en place.

G&S A : Quels sont les engagements concrets et les obligations de suivi pour une Entreprise à mission ?

VB : Adopter le statut d’entreprise à mission relève d’un engagement concret et repose sur plusieurs obligations de suivi. D’abord, il faut structurer la démarche en définissant sa mission et en se dotant d’un comité de mission, composé d’au moins un salarié et de membres internes ou externes (seul un référent de mission est requis pour les entreprises de moins de 50 salariés). Il faut ensuite faire vivre sa mission : suivre le plan de mission, piloter ses indicateurs et préparer l’audit mené par un organisme tiers indépendant (OTI) qui a lieu tous les deux ou trois ans selon la taille de l’entreprise. Le meilleur moyen de s’assurer de la fluidité de ce processus est d’intégrer la mission à son plan stratégique, la mettant au cœur du pilotage de l’activité de l’entreprise.

G&S A : Quel conseil donneriez-vous à une entreprise qui hésite encore à franchir le pas ?

VB : Mon conseil serait de se poser deux questions : Quelle entreprise ai-je envie d’être ? Comment assurer la pérennité de mon activité ? Lorsqu’une entreprise a cette capacité de projection, opter pour la qualité d’Entreprise à mission devient une véritable stratégie d’avenir. Cela permet d’entrer dans une dynamique positive où le dirigeant prend en main le devenir de son entreprise. En 2025, adopter le statut d’entreprise à mission ne constitue pas seulement d’une déclaration d’intention, il est le cadre qui allie inspiration et pragmatisme. C’est cette approche ayant déjà convaincu plus de 2 000 entreprises françaises, tous secteurs confondus, représentant plus d’un million de salariés.

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Crédit photo :  DR.

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