Rencontre avec… Christophe Anconi, Agence ARP Investigations.
Etre proche de nos clients, pour le cabinet Gestion & Stratégies – Auditoria ça veut réellement dire quelque chose. C’est pourquoi, nous vous laissons régulièrement la parole.
Gestion & Stratégies : Comment êtes-vous devenu détective privé ?
Christophe Anconi : Le titre de détective privé est un terme dérivé de son homonyme anglophone. Il est très ancré dans l’esprit du grand public grâce aux séries américaines. En France, notre profession est celle d’enquêteur de recherches privées et elle est loin des clichés véhiculés. Entre mon travail sur le terrain, mon rôle de chef d’entreprise et mes interventions en tant que formateur à l’Ecole Supérieure des Agents de Recherches Privées, l’ESARP, j’ai peu l’occasion de m’asseoir à une terrasse et d’y prendre un verre, caché derrière un journal, sous couvert d’une filature en cours. Mon quotidien est davantage fait de moments où je dois jongler entre mes 3 casquettes : celle d’enquêteur, celle de directeur d’agence et d’administrateur.
G&S : Pour remplir ces différents rôles, comment êtes-vous organisé ?
Christophe Anconi : J’ai créé mon entreprise à Metz en 2013. Son développement est basé sur le bouche à oreille : mes mandants – terme que je préfère à clients – me recommandent régulièrement, pour des interventions en Grand Est et partout en France. C’est une belle reconnaissance pour moi qui œuvre à faire reconnaitre le sérieux de ma profession, régie par un code de déontologie strict. Il est mon socle. C’est lui qui guide ma relation client. Pour répondre à la demande croissante ou suivre des dossiers complexes, je m’appuie sur mon réseau et je sous-traite certaines missions. J’accueille également des stagiaires, issus des rangs de l’ESARP.
G&S : Quel rôle le cabinet Gestion & Stratégies – Auditoria joue-t-il à vos côtés ?
Christophe Anconi : J’ai affaire à Audrey Casado pour la gestion de ma tenue comptable. Elle a la gentillesse d’aller au-devant de mon emploi du temps bien rempli ce qui me permet de lui fournir, en temps et en heure, les pièces dont elle a besoin pour le suivi de mon activité. Je traite également avec Thomas Kappel dont les conseils orientent mes choix de développement et, souvent, les confirment. Ces échangent réguliers me permettent de me situer et de révéler le potentiel d’exploitation de mon entreprise.
G&S : Pourquoi les entreprises se tournent-elles vers vous ?
Christophe Anconi : Je dirais que 70% des mandants sont des entreprises pour lesquelles la finalité judiciaire est un objectif. Pour le faire valoir, elles sont à la recherche de preuves. Mon intervention est tournée vers la collecte d’éléments factuels, que je consigne dans des rapports très détaillés et soignés, mais plus globalement elle est liée à une stratégie globale où l’avocat est le maître d’œuvre de la défense de l’entreprise. J’interviens donc en appui, dans le cadre d’une stratégie validée par toutes les parties, ce qui me permet de présenter au dossier des éléments de preuves produites dans les règles de l’art. C’est là, ma valeur ajoutée.
G&S : Quels types d’entreprises vous sollicitent ?
Christophe Anconi : Des grands groupes aux PME, les entreprises me sollicitant présentent des tailles variées. Cependant, certaines activités sont plus propices à pousser la porte de mon agence. Je pense notamment aux entreprises faisant appel à des transporteurs ou gérant des stocks ou encore à celles qui emploient des profils de salariés précis, comme des cadres commerciaux, ou des compétences rares. Le plus souvent, il s’agit de lever des doutes liés à une démarque inconnue, au non-respect des clauses de non-concurrence ou de distribution sélective. Il m’arrive également d’être appelé pour faire la preuve d’abus d’arrêt maladie ou de mettre au jour le défaut de loyauté d’un salarié.
G&S : Comment restez-vous au fait des jurisprudences qui peuvent parfois faire basculer un dossier ?
Christophe Anconi : Ces dix dernières années, notre profession a beaucoup évolué. Nous jouissons aujourd’hui d’une meilleure réputation et ceux qui ne font pas la preuve de leur sérieux n’exercent pas longtemps. En tant que garant de la protection des libertés individuelles, nous devons à la fois être exemplaires mais aussi être bien formés. C’est aujourd’hui l’une des exigences du Conseil National des Activités Privées de Sécurité. Pour le renouvellement de mon agrément, j’ai une obligation de formation dans les domaines légaux, déontologiques et d’enquêtes. Et bien entendu, je dois présenter un casier judiciaire vierge.
G&S : Comment qualifieriez-vous votre métier ?
Christophe Anconi : C’est un engagement fort et utile, notamment lorsque je suis missionné pour mener une contre-enquête pénale qui prenait le chemin d’un « cold case », et c’est aussi une passion à la recherche de la vérité.
Découvrez notre précédent portrait : Christine Chautrand.